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La rémunération du contrat d’apprentissage

La rémunération du contrat d’apprentissage

Déterminer la rémunération de l’apprenti n’est pas toujours une mince affaire.

D’un tableau pourtant simple s’élèvent des discussions quant à l’appréciation des différents critères à lui appliquer.

Voici ici comment tout savoir.

La grille légale : pour se faire une idée

1. Principe général

La rémunération minimale d’un apprenti est fixée par la grille légale définie à l’article D6222-26 du Code du travail.

Elle dépend de deux critères principaux :

  • L’âge  de l’apprenti (avec trois seuils : 18 ans, 21 ans, 26 ans),
  • L’année  d’exécution du contrat (1ʳᵉ,  2ᵉ ou 3ᵉ année).
  • À  partir de 21 ans, la base de calcul est le SMIC ou le Salaire  Minimum Conventionnel (SMC) si ce dernier est plus favorable.
  • À 26  ans et plus, la rémunération ne peut être inférieure à 100 % du  SMIC ou du SMC.

Références :

2. Structure de la grille légale

Âge 1ʳᵉ année 2ᵉ année 3ᵉ année
16–17 ans 27 % 39 % 55 %
18–20 ans 43 % 51 % 67 %
21–25 ans 53 % 61 % 78 %
26 ans et + 100 % 100 % 100 %

3. Méthode pratique pour appliquer la grille

* Identifier l’âge de l’apprenti au premier jour du mois.

* Déterminer  l’année d’exécution (1ʳᵉ,  2ᵉ, 3ᵉ) en fonction de la date  d’effet du contrat.

* Choisir  la base :

  1. Avant  21 ans → SMIC,
  2. À partir de 21 ans → SMIC ou SMC (le plus favorable),
  3. À partir de 26 ans → 100 % SMIC ou SMC (le plus favorable).

* Appliquer le pourcentage prévu par la grille.

* Ajuster en cas d’événement :

  1. Passage d’âge → nouveau taux le mois suivant,
  2. Passage  d’année → nouveau taux à la date anniversaire,
  3. Cas particuliers (réduction, prolongation, succession, majoration).

C'est ce que nous allons justement détailler dans les prochains chapitres, de façon synthétique et référencée.

L’âge de l’apprenti : le premier critère

A) L'âge minimum légal : 16 ans

C'est le principe général : nul ne peut être engagé en qualité d’apprenti s’il n’est âgé de 16 ans au moins et de 29 ans révolus au plus au début de l’apprentissage.
   Article L6222-1 du Code du travail.

Il existe toutefois deux cas de dérogation pour les jeunes de 15 ans :

*Cas autorisé :
    Les jeunes âgés d’au moins 15 ans peuvent conclure un contrat d’apprentissage s’ils justifient avoir accompli la scolarité du premier cycle de l’enseignement secondaire (c’est-à-dire la classe de 3ᵉ).
    Article L6222-1 du Code du travail.  

  • *Cas particulier : 15 ans atteints entre la rentrée scolaire et le 31 décembre
        Ces jeunes peuvent commencer leur formation sous statut scolaire (en lycée professionnel ou en CFA) avant la signature du contrat, puis conclure le contrat dès qu’ils atteignent 15 ans révolus.    
  • Pour les moins de 15 ans, l'interdiction est absolue.

    Un jeune de moins de 15 ans ne peut pas signer de contrat d’apprentissage. Il peut toutefois être inscrit dans un dispositif préparatoire (ex. DIMA : Dispositif d’initiation aux métiers en alternance) sous statut scolaire, mais pas de contrat avant 15 ans révolus.
        Références :

    Exemples pratiques :

    Exemple     1 :
        Un élève termine sa 3ᵉ     en juin et fête ses 15 ans le 10 septembre.
        → Il peut entrer en CFA sous statut scolaire dès septembre et signer son contrat d’apprentissage le 10 septembre.

  • Exemple     2 :
        Un élève a 14 ans à la rentrée et fête ses 15 ans le 15 novembre.
        → Il reste sous statut scolaire jusqu’au 15 novembre, puis peut signer son contrat à partir du 16 novembre
  • Exemple     3 :
        Un élève a 14 ans et ne les aura pas avant le 31 décembre.
        → Impossible de signer un contrat avant ses 15 ans révolus ; il  peut rester en lycée pro ou intégrer un dispositif préparatoire (DIMA).

     

    B) L'âge maximum est de 29 ans révolus

    L’apprenti doit être âgé au plus de 29 ans révolus (soit 30 ans moins 1 jour) au début de l’apprentissage.
        Article L6222-1 du Code du travail.

    * Dérogations jusqu’à 35 ans révolus (36 ans moins 1jour)

    L’âge maximum peut être porté à 35 ans révolus dans les situations suivantes :

    * Nouveau contrat pour accéder à un diplôme supérieur à celui déjà obtenu (ex.  après un BTS, poursuite en licence pro)

    * Rupture du précédent contrat pour une cause indépendante de la volonté de l’apprenti (ex. cessation d’activité de l’employeur, faute grave de l’employeur, suspension du contrat).

    * Rupture pour inaptitude physique et temporaire.

    • Le nouveau contrat doit être conclu dans un délai maximum d’un an après  la fin du précédent contrat
    • L'âge de l'apprenti au moment de la conclusion du nouveau contrat ne doit pas dépasser 35 ans révolus

    * Cas sans limite d’âge

    Aucune limite d'âge n'est exigée dans les cas suivants :

     

    * Date de conclusion et date d’effet

  • Date     de conclusion :
        L’âge est apprécié au moment de la signature du contrat.
  • Date     d’effet :
        Correspond au début de la formation pratique ou théorique (chez l’employeur ou en CFA).
        Important : si le contrat est signé avant l’anniversaire des 30 ans mais débute après, il reste valable (âge apprécié à la conclusion).
         Service-public.fr – Contrat d’apprentissage.
  • * Exemples pratiques

    Exemple     1 :
        Un candidat signe un contrat le 10 juin, il a 29 ans et 11 mois. Le contrat débute le 1er septembre (il aura 30 ans).
        → Valide, car l’âge est apprécié à la date de conclusion (10 juin).

  • Exemple     2 :
        Une apprentie de 34 ans ayant obtenu un BTS souhaite préparer une     licence pro.
        → Possible, si le contrat est signé avant ses 35 ans et dans l’année suivant la fin du précédent contrat.
  • Exemple     3 :
        Un candidat de 40 ans reconnu travailleur handicapé souhaite préparer un CAP.
        → Possible, car aucune limite d’âge pour les personnes handicapées.
  • Exemple     4 :
        Un sportif de haut niveau de 38 ans veut préparer un diplôme d’État.
        → Possible, car aucune limite d’âge pour les sportifs de haut niveau.
  •  

    C) Le passage d'une tranche d’âge (18 ans, 21 ans, 26 ans)

    1. Principe général

    • La  rémunération de l’apprenti évolue en fonction de son âge.
    • Lorsqu’il  atteint 18 ans, 21 ans ou 26 ans, il change de tranche d’âge et bénéficie d’une majoration de salaire.
    • Date d’effet : le 1er jour du mois suivant la date d’anniversaire.
          Exemple : un apprenti fête ses 21 ans le 15 mars → le nouveau taux s’applique à partir du 1er avril.

    2. Règle légale

    « Les montants des rémunérations prévues aux articlesD.6222-26 à D.6222-30 sont majorés à compter du premier jour du mois suivant le jour où l’apprenti atteint dix-huit ans, vingt et un ans ou vingt-six ans. »
    (Article D6222-31 du Code du travail). [ArticleD6...Légifrance]

    3. Date de conclusion vs date d’effet

    • Date  de conclusion : la signature du contrat n’influence pas la règle du passage d’âge.
    • Date  d’effet : la majoration s’applique automatiquement le 1er  jour du mois suivant l’anniversaire, même si le contrat a été signé  avant ou après.
    • Important  : cette règle s’applique quelle que soit l’année d’exécution (1ʳᵉ, 2ᵉ ou 3ᵉ année).
          Service-public.fr – F2918.

    4. Conséquences pratique

    • En  paie :
      • Si l’anniversaire tombe en cours de mois, deux taux peuvent s’appliquer :
        • Ancien  taux jusqu’à la fin du mois précédent,
        • Nouveau  taux à partir du 1er jour du mois suivant.
    • Pas de proratisation : la bascule se fait en début de mois, pas à     la date exacte d’anniversaire.
    • Exemple :
      • Anniversaire le 20 mai → nouveau taux au 1er juin.
      • Pas de calcul au prorata pour mai.

    5. Exemples chiffrés

    • Exemple     1 :
          Apprenti en 2ᵉ année, 20 ans → taux actuel = 51 % du SMIC.
          Il fête ses 21 ans le 12 mars → à partir du 1er avril, taux = 61 % du     SMIC.
          Montant :
      • Mars : 51 % × 1 801,80 € = 918,92 €
      • Avril : 61 % × 1 801,80 € = 1 099,10 €
    •  
    • Exemple     2 :
          Apprenti en 3ᵉ année,  25 ans → taux actuel = 78 % du SMIC.
          Il fête ses 26 ans le 5 octobre → à partir du 1er novembre, taux = 100     % du SMIC.
          Montant :
      • Octobre : 78 % × 1 801,80 € = 1 405,40 €
      • Novembre : 100 % × 1 801,80 € = 1 801,80 €

    La formation de l’apprenti : le deuxième critère

    Première, deuxième, troisième année : comment choisir ?

     

    A) Détermination de l’année d’exécution (1ʳᵉ, 2ᵉ, 3ᵉ année)

    La rémunération de l'apprenti ne dépend pas uniquement de son âge, mais aussi de l'année d'exécution du contrat (1ʳᵉ, 2ᵉ ou 3ᵉ année).

    L’année     d’exécution correspond à la progression dans le contrat, et non à l’année scolaire ou universitaire.
        Article D6222-26 du Code du travail. [Rémunérati...p     - DREETS]

    Pour déterminer le début et la fin d'une année d'exécution, c'est très simple :

  • * Date  de départ : la 1ʳᵉ     année commence à la date d’effet du contrat (ex. 4 septembre N).
  • * Durée : chaque année d’exécution dure 12 mois à compter de cette date.

    * Passage à l’année suivante :

    • 2ᵉ année → date      anniversaire du contrat (ex. 4 septembre N+1),
    • 3ᵉ année → date      anniversaire suivante (ex. 4 septembre N+2).

    Mais il existe quelques cas (très) particuliers.

    1 - Réduction du cycle (entrée en cours de formation)

  • Si     l’apprenti entre en cours de cycle (ex. directement en 2ᵉ ou 3ᵉ année d’un diplôme), il est considéré comme ayant accompli les années précédentes pour la  rémunération.
  • Exemple :
    • Entrée  en M2 → rémunération = 2ᵉ   année d’exécution.
  • Article D6222-28-1 du Code du travail. [Rémunérati...p     - DREETS]
  • 2 - Licence professionnelle

    Une licence pro (1 an) est toujours rémunérée comme une 2ᵉ année, quel que soit  le parcours antérieur.

  • Article D6222-32 du Code du travail. [Article     D6...Légifrance]
  • 3 -Master

    Le cycle Master dure deux ans (M1 + M2). Si le contrat couvre les deux années, la rémunération évolue de la 1ʳᵉ à la 2ᵉannée. Si l’apprenti entre directement en M2, il est considéré comme étant en 2ᵉ année d’exécution.
    Exemple : un apprenti de 23 ans en M2 perçoit au minimum 61 % du SMIC ou duSMC.

     

    * Exemples pratiques

    Exemple     1 – Parcours classique :
        Contrat du 4 septembre N au 3 septembre N+3 (3 ans) :

       
    • 1ʳᵉ année : 04/09/N →      03/09/N+1,
    • 2ᵉ année : 04/09/N+1 →      03/09/N+2,
    • 3ᵉ année : 04/09/N+2 →      03/09/N+3.
  • Exemple     2 – Entrée en M2 :
        Contrat d’1 an (M2) → rémunération = 2ᵉ année (art. D6222-28-1).
  • Exemple     3 – Licence pro :
        Contrat d’1 an → rémunération = 2ᵉ     année (art. D6222-32).

    B) Succession de contrats d’apprentissage

    1. Principe général

  • Lorsqu’un  apprenti conclut un nouveau contrat d’apprentissage après avoir  obtenu un diplôme ou un titre professionnel, la rémunération minimale est  encadrée par l’article D6222-29 du Code du travail.
  • Objectif  : éviter une baisse de rémunération entre deux contrats successifs.
        Article D6222-29 du Code du travail. [Article     D6...Légifrance]

    2. Règle légale

  • *Même  employeur :
        La rémunération du nouvel apprentissage doit être au moins égale à celle perçue lors de la dernière année d’exécution du contrat précédent,  lorsque ce dernier a conduit à l’obtention du diplôme préparé.
        Exception : si l’application du barème légal en fonction de l’âge est plus favorable, on applique ce barème.
  • *Employeur  différent :
        La rémunération doit être au moins égale à celle à laquelle l’apprenti pouvait prétendre lors de la dernière année du contrat précédent, sous  la même condition d’obtention du diplôme.
        Exception : même règle, on applique le barème s'il est plus favorable.
        Référence : Article D6222-29. [Article     D6...Légifrance]
  • 3. Conditions d’application

  • Le précédent  contrat doit avoir conduit à l’obtention du diplôme ou titre préparé.
  • Si  le diplôme n’a pas été obtenu, la règle de maintien ne s’applique pas (mais d’autres dispositions peuvent intervenir, ex. prolongation pour   échec).
  • Questions-réponses Ministère du Travail. [Rémunérati...ions-répon]
  • 4. Cas particuliers

  • Majoration de 15 points :
        Si le nouveau contrat est conclu pour une durée ≤ 1 an, pour un diplôme du même niveau que le précédent et en rapport direct, une  majoration de 15 points s’applique (art. D6222-30).
         OPCO EP – FAQ.
  • 5. Exemples pratiques

    • Exemple     1 – Même employeur :
          Un apprenti termine un CAP (2 ans) avec un salaire de 51 % du     SMIC en dernière année. Il signe un nouveau contrat avec le même     employeur pour préparer un Bac Pro.
          → Sa rémunération pour la 1ʳᵉ     année du Bac Pro doit être au moins égale à 51 %, sauf si son âge     lui donne droit à un taux supérieur (ex. passage à 21 ans → 61 %).
    • Exemple     2 – Employeur différent :
          Un apprenti termine un BTS avec un salaire de 61 % du SMIC.     Il signe un nouveau contrat avec un autre employeur pour une licence     pro.
          → Sa rémunération doit être au moins égale à 61 %, sauf si le     barème lié à son âge est plus favorable.
    • Exemple     3 – Majoration 15 points :
          Un apprenti ayant obtenu un CAP signe un contrat d’1 an pour un CAP     connexe (même niveau, rapport direct).
          → Rémunération = taux de base + 15 points, plafonné à 100 %.
    • Exemple     4 – Cas d’échec :
          Si l’apprenti n’a pas obtenu son diplôme, il peut conclure un nouveau     contrat pour se représenter à l’examen.
          → La règle de maintien ne s’applique pas, mais la rémunération suit le     barème légal (année d’exécution réelle).

    C) Réduction ou prolongation du cycle d’apprentissage

    1. Principe général

  • La  durée du contrat d’apprentissage est en principe égale à la durée du  cycle de formation préparant au diplôme ou titre visé (souvent entre 6  mois et 3 ans). Toutefois, elle peut être réduite ou prolongée
  • Articles L6222-7 à L6222-14 du Code du travail
  • 2. Réduction du cycle

    2.1 Cas autorisés

  • Lorsque  l’apprenti dispose déjà de compétences ou d’un diplôme permettant d’alléger la formation.
  • Lorsque  l’apprenti entre directement en dernière année d’un cycle (ex. M2,  L3 pro).
  • Lorsque   la durée du contrat est inférieure à celle du cycle pour tenir compte du niveau initial ou d’une mobilité internationale
  • Article D6222-28-1 du Code du travail

    Arrêté du 14 septembre 2020 – Convention tripartite. [Article     D6...Légifrance],

    2.2 Impact sur la rémunération

    L’apprenti  est considéré, pour la rémunération, comme ayant accompli toute la durée du cycle.

    Exemple : Entrée  directe en M2 (cycle Master = 2 ans) → rémunération = 2ᵉ année (art.  D6222-28-1).

  • Entrée  en L3 pro → rémunération = 3ᵉ année.
         Article D6222-28-1.
  •  

    3. Prolongation du cycle

    3.1 Cas autorisés

  • Échec  à l’examen :
        L’apprentissage peut être prolongé d’un an maximum
    • Soit par avenant au contrat initial,
  • Situation  de handicap :
        La durée peut être aménagée jusqu’à 4 ans
  • Article L6222-11 du Code du travail

    Service-public.fr – Contrat d’apprentissage

    Opco EP – FAQ. [Article     L6...Légifrance],

    3.2 Impact sur la rémunération

  • Année  supplémentaire :
        La rémunération = celle de l’année précédente + 15 % du SMIC, sauf dispositions conventionnelles plus favorables.
  • Mention complémentaire (diplôme connexe) :
        +15 points si conditions cumulatives (durée ≤ 1 an, même niveau, rapport     direct).
       
  • Article D6222-30 du Code du travail

    4. Procédure

  • Convention  tripartite obligatoire (employeur, CFA, apprenti) pour formaliser la réduction ou la prolongation.
  • Doit  être signée avant la modification et transmise à l’OPCO.
        Arrêté du 14 septembre 2020.
  • 5. Exemples pratiques

  • Exemple     1 – Réduction :
        Un apprenti entre directement en M2 → contrat d’1 an → rémunération = 2ᵉ année  (61 % du SMIC ou SMC).
  • Exemple     2 – Prolongation pour échec :
        Un apprenti échoue à son BTS → prolongation d’1 an → rémunération = année précédente + 15 % du SMIC.
  • Exemple     3 – Handicap :
        Un apprenti RQTH peut avoir un contrat porté à 4 ans → rémunération évolue selon les années, avec application des règles spécifiques.
  • Exemple     4 – Mention complémentaire :
        Après un CAP, un apprenti prépare une mention complémentaire → rémunération = taux précédent + 15 points (plafonné à 100 %)
  • La convention collective : le troisième critère

    Choisir entre lequel des deux salaires minimi (interprofessionnel de croissance ou conventionnel) relève de certaines règles bien particulières.

    SMIC ou SMC ? Telle est la question.

     

    A) Choix entre SMIC et SMC pour la rémunération de l’apprenti

    1. Principe général

  • La rémunération minimale d’un apprenti est calculée en pourcentage du SMIC (Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance). Mais, à partir de 21 ans, et pour les 26 ans et plus, si le Salaire Minimum Conventionnel (SMC) applicable à l’emploi occupé est plus élevé que le SMIC, c’est le SMC qui s’applique comme base de calcul.
  • Article D6222-26 du Code du travail. [Article     D6...Légifrance]

    2. Règle légale

    « Pour les apprentis âgés de 21 à 25 ans, la rémunération est calculée sur la base du SMIC ou, s’il est supérieur, du salaire minimum conventionnel correspondant à l’emploi occupé. Pour les apprentis de 26 ans et plus, la rémunération ne peut être inférieure à 100 % du SMIC ou, s’il est supérieur, du salaire minimum conventionnel. »
    (Article D6222-26 du Code du travail). [ArticleD6...Légifrance]

    3. Quand appliquer le SMC ?

  • Avant     21 ans : la base est toujours le SMIC, même si le SMC est     supérieur.
  • À  partir de 21 ans :
    • Comparer  le SMIC et le SMC de la convention collective applicable à      l’emploi occupé.
    • Retenir  la base la plus favorable (SMC si supérieur).
  • À     partir de 26 ans :
    • La rémunération doit être au moins égale à 100 % du SMIC ou du SMC selon le plus élevé.
  • Service-public.fr – Contrat d’apprentissage
  • Questions-réponses Ministère du Travail.
  • 4. Conséquences pratiques

    Convention collective :

  • Chaque branche professionnelle fixe un SMC (grille de classification par coefficient).
  • Si  le SMC est supérieur au SMIC, il devient la base de calcul pour l’apprenti dès 21 ans.
  •  
  • Impact     sur la paie :
    • L’employeur      doit vérifier la grille conventionnelle applicable à l’emploi occupé.
    • En      cas de non-respect, risque de rappel de salaire et sanctions (amende jusqu’à 3 750 € pour une société).
           Code du travail numérique – Service-public.
  • 5. Exemples chiffrés

  • Exemple     1 – Apprenti de 20 ans (2ᵉ     année) :
    • Base légale : 51 % du SMIC = 918,92 €.
    • SMC applicable : 1 700 € (coefficient conventionnel).
    • Comme l’apprenti a moins de 21 ans, on applique le SMIC →      rémunération = 918,92 €.
  • Exemple     2 – Apprenti de 22 ans (2ᵉ     année) :
    • Base légale : 61 % du SMIC = 1 099,10 €.
    • SMC applicable : 1 700 €.
    • 61 % du SMC = 1 037 €.
    • Comparaison : 1 099,10 € (SMIC) vs 1 037 € (SMC) → on retient 1 099,10 € (SMIC      plus favorable).
  • Exemple     3 – Apprenti de 24 ans (3ᵉ     année) :
    • Base légale : 78 % du SMIC = 1 405,40 €.
    • SMC applicable : 2 000 €.
    • 78 % du SMC = 1 560 €.
    • Comparaison : 1 405,40 € (SMIC) vs 1 560 € (SMC) → on retient 1 560 € (SMC      plus favorable).
  • Exemple     4 – Apprenti de 27 ans (1ʳᵉ     année) :
    • Base légale : 100 % du SMIC = 1 801,80 €.
    • SMC applicable : 2 100 €.
    • Comparaison : 1 801,80 € vs 2 100 € → on retient 2 100 € (SMC plus favorable).
  • En résumé
  • Avant     21 ans : base = SMIC.
  • À     partir de 21 ans : base = SMIC ou SMC (le plus favorable).
  • À     partir de 26 ans : base = 100 % SMIC ou SMC (le plus favorable).
  • Questions-réponses Ministère du Travail
  • B) Détermination de l’emploi par rapport à la formation en apprentissage

    1. Principe général

    Le     contrat d’apprentissage est un contrat de travail particulier qui associe :

  • Une formation pratique en entreprise,
  • Une formation théorique en CFA (Centre de Formation d’Apprentis).
  • L’emploi proposé doit être en lien direct avec le diplôme ou titre préparé.

    L’objectif est de garantir une adéquation entre les missions confiées et le programme pédagogique.
    DREETS – Obligations de l’employeur. [Titre     II :...227-12 ...],

    2. Règle légale

    « L’employeur s’engage à assurer à l’apprenti une formation professionnelle complète, dispensée pour partie en entreprise et pour partie en centre de formation d’apprentis, en relation directe avec le diplôme ou titre préparé. »
    (Article L6221-1 du Code du travail). [Titre II:...227-12 ...]

    3. Obligations de l’employeur

  • Positionner     l’apprenti sur un poste en rapport avec la formation :
    • Les tâches confiées doivent permettre d’acquérir les compétences prévues par le référentiel du diplôme.
  • Garantir la cohérence entre missions et programme pédagogique :
    • L’entreprise doit collaborer avec le CFA pour coordonner la progression.
  • Assurer la sécurité et la conformité réglementaire :
    • Respect des règles d’hygiène, sécurité, durée du travail (notamment pour lemineurs).
           
  • Article L6223-3 du Code du travail
  • DREETS – Obligations employeur.
  • 4. Mentions obligatoires dans le contrat

  • Diplôme     ou titre préparé (ex. CAP, Bac Pro, BTS, Licence, Master).
  • Nom     et qualification du maître d’apprentissage (doit avoir un diplôme ou     une expérience en rapport avec la formation).
        Service-public.fr – F2918.
  • 5. Cas particuliers

  • Secteur public : mêmes obligations d’adéquation emploi/formation que dans le privé (articles L6227-1 et suivants).
  • Activités saisonnières : possibles sous conditions, mais toujours en lien avec e diplôme préparé.
  • Double employeur : deux entreprises peuvent conclure conjointement un contrat si elles garantissent ensemble la cohérence avec la formation.
        Travail-emploi.gouv.fr.
  • 6. Exemples pratiques

  • Exemple     1 – CAP Cuisine :
    L’apprenti doit être affecté à un poste en cuisine (préparation, dressage), pas uniquement à la plonge.
  • Exemple     2 – BTS Comptabilité :
    L’apprenti doit réaliser des travaux comptables (saisie, rapprochements bancaires), pas être affecté exclusivement à l’accueil téléphonique.
  • Exemple     3 – Licence Pro RH :
    L’apprenti doit participer à des missions RH (recrutement, paie, formation), pas être cantonné à des tâches administratives sans lien avec la formation.
  • Exemple     4 – Master Marketing Digital :
    L’apprenti doit travailler sur des projets digitaux (SEO, réseaux sociaux), pas uniquement sur des tâches de secrétariat.
  • DREETS – Obligations employeur.

    La succession de contrats : le quatrième critère

    1. Principe général

    2. Règle légale : absence de période d’essai

    • Si     le contrat d’apprentissage est suivi sans interruption par un CDI,     un CDD ou un contrat de travail temporaire dans la même     entreprise, aucune période d’essai ne peut être imposée, sauf     disposition conventionnelle contraire.
    • Référence     : Article L6222-16 du Code du travail.

    3. Prise en compte de l’ancienneté

    • La     durée du contrat d’apprentissage est prise en compte pour le calcul de     l’ancienneté dans le nouveau contrat.
    • Cette     ancienneté impacte :
         
      • Le      calcul des droits à congés payés,
      •  
      • Les      primes d’ancienneté,
      •  
      • Les      droits liés à la rupture du contrat (préavis, indemnités).
             Référence : Service-public.fr – F2918.

    4. Rémunération dans le nouveau contrat

    • CDI     ou CDD :
         
      • La      rémunération doit être au moins égale au SMIC ou au minimum      conventionnel applicable au poste occupé.
      •  
      • Elle      ne peut pas rester au niveau du barème apprentissage.
    •  
    • Contrat     de professionnalisation :
         
      • Si      l’apprenti poursuit en contrat pro, la rémunération suit les règles      spécifiques à ce contrat (pourcentage du SMIC ou SMC selon l’âge et le      niveau de qualification).
             Références :
    •  
    • Code du travail – Partie sur les contrats de travail
    • Service-public.fr – Contrat pro.

    5. Documents de fin de contrat

    • Même     si l’apprenti est embauché immédiatement après son contrat, l’employeur     doit :
         
      • Remettre      un certificat de travail,
      •  
      • Fournir      l’attestation Pôle emploi,
      •  
      • Régler      le solde des congés payés (sauf si la convention prévoit le report      des droits).

    6. Cas particuliers

    6.1 Transformation en CDI

    • Si     le contrat d’apprentissage est transformé en CDI sans interruption,     il n’y a pas de période d’essai (sauf accord collectif contraire).
    • L’ancienneté     acquise pendant l’apprentissage est conservée.
    • La     rémunération doit être alignée sur le poste occupé (SMIC ou SMC).
          Référence : Travail-emploi.gouv.fr.

    6.2 Embauche en CDD

    • Même     règle : pas de période d’essai, ancienneté conservée.
    • Attention     : si le CDD est conclu pour un motif différent (ex. remplacement), il doit     respecter les règles générales du CDD (motif, durée, renouvellement).
          Référence : Code du travail – L1242-16.

    6.3 Contrat de professionnalisation

    • Possible     après un apprentissage, sans délai de carence.
    • Objectif     : préparer un diplôme ou titre d’un niveau supérieur ou complémentaire.
    • Rémunération     : barème spécifique au contrat pro (pourcentage du SMIC ou SMC selon âge     et qualification).

    7. Exemples pratiques

    • Exemple     1 – CDI après apprentissage :
          Un apprenti termine son BTS le 30 juin et est embauché en CDI dès le 1er     juillet.
          → Pas de période d’essai, ancienneté conservée, salaire = SMIC ou SMC du     poste.
    • Exemple     2 – CDD après apprentissage :
          Un apprenti est embauché en CDD de 6 mois pour un remplacement.
          → Pas de période d’essai, ancienneté conservée, salaire = SMIC ou SMC.
    • Exemple     3 – Contrat pro après apprentissage :
          Après un BTS, l’apprenti signe un contrat pro pour une licence pro.
          → Rémunération selon barème contrat pro (ex. 80 % du SMIC si ≥ 26 ans).

    🔍 Références légalesprincipales

     

    Attention à la sécurité de l’apprenti en entreprise

    1. Principe général

    2. Obligations générales de l’employeur

    • Évaluer     les risques professionnels et les consigner dans le Document Unique     d’Évaluation des Risques (DUER).
    • Informer     et former l’apprenti sur les risques liés à son poste et les mesures     de prévention.
    • Fournir     les équipements de protection individuelle (EPI) adaptés (gants,     chaussures, casque, etc.).
    • Assurer     la conformité des machines et installations (normes de sécurité).
    • Organiser     une visite d’information et de prévention (VIP) ou un examen médical     avant l’affectation à certains travaux.
          Références :
    • Article L6223-1 du Code du travail
    • Article R6222-36 – Visite médicale
    • DREETS – Santé et sécurité apprentis.[Apprentiss...r     - DREETS]

    3. Dispositions spécifiques pour les mineurs

    • Travaux     interdits :
          Les apprentis de moins de 18 ans ne peuvent pas être affectés à des     travaux dangereux (exposition à des agents chimiques, machines     dangereuses, travaux en hauteur, etc.), sauf dérogation encadrée.
    • Travaux     réglementés avec dérogation :
          Possible sous conditions : déclaration à l’inspection du travail,     formation renforcée, suivi médical spécifique.
    • Durée     du travail :
         
      • Moins      de 18 ans : max 8 h/jour et 35 h/semaine (dérogation      possible : +2 h/jour, +5 h/semaine avec accord inspection du travail).
    •  
    • Travail     de nuit interdit :
         
      • Moins      de 16 ans : interdit entre 20 h et 6 h.
      •  
      • 16-18      ans : interdit entre 22 h et 6 h (dérogations pour hôtellerie,      boulangerie, spectacle).
             Références :
    •  
    • Articles L3162-1, L3163-1, L3164-1 du Code du travail
    • INRS – Jeunes travailleurs. [Apprentiss...r     - DREETS]

    4. Formation à la sécurité

    5. Suivi médical

    6. Exemples pratiques

    • Exemple     1 – CAP Boulangerie (16 ans) :
          L’apprenti ne peut pas travailler entre 22 h et 6 h, sauf dérogation pour     la boulangerie (jusqu’à 4 h du matin).
    • Exemple     2 – Bac Pro Métiers du BTP (17 ans) :
          L’apprenti ne peut pas utiliser une scie circulaire sans dérogation et     formation renforcée.
    • Exemple     3 – BTS Maintenance industrielle (18 ans) :
          L’apprenti doit recevoir une formation spécifique avant toute intervention     sur des machines sous tension.
    • Exemple     4 – Mention complémentaire pâtisserie (19 ans) :
          L’employeur doit fournir des EPI (gants anti-chaleur, chaussures de     sécurité) et former à leur usage.

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